Description
Belle et grosse pièce de Grenats et Hornblende provenant d’Autriche.
Poli d’un côté, brut de l’autre.
Belle pièce décorative.
Les grenats sont connus depuis très longtemps puisque Théophraste (v. 372 – v. 287 av. J.-C.) les avait déjà dénommés anthrax (signifiant charbon). Puis, ils furent décrits par Pline l’Ancien, naturaliste du début de notre ère (23-79 apr. J.-C.) qui dénomma le grenat almandin carbunculus (en français : charbon ardent), en corrélation avec sa couleur la plus répandue.
Le nom « grenat » est quant à lui plus récent puisqu’il date de 1270. Il fut utilisé pour la première fois par le théologien et philosophe allemand Albert le Grand (1193-1280) qui l’aurait ainsi nommé soit à partir du nom latin malum granatum (pomme à grains, grenade), pour sa couleur, soit à partir de granum (grain) pour sa forme.
Les grenats sont utilisés en joaillerie depuis des milliers d’années. En ces temps anciens, ils étaient connus sous le nom d’escarboucle ou de gemme rouge.
Historiquement, l’importance des variétés non gemme du grenat tient au fait que cette pierre, beaucoup moins rare que le saphir ou le rubis, servait à graver les agates, jaspes, ivoire, etc. Sous forme de poudre abrasive le grenat servait à dégrossir et polir à moindre coût ces mêmes pierres, notamment le quartz, moins dur. Faute de corindons de qualité non précieuse, on utilisait alors du grenat, très commun. C’était donc l’abrasif historique de référence sur le plan de la disponibilité et de la dureté.
Dans les temps anciens, certains grenats de par l’absence d’une certaine méthodologie d’identification des pierres précieuses (tests empiriques peu rigoureux) étaient parfois, au même titre que les spinelles, confondus avec des rubis, notamment dans la variété des grenats pyropes. Mais la grande différence de dureté entre ces pierres ainsi que le clivage permettait aisément d’éviter toute supercherie.
Le grenat connut un essor particulier lors de la chute de l’Empire romain, et ce auprès des joailliers « barbares » reprenant le style byzantin en y ajoutant leur savoir-faire du cloisonné et autres techniques typiques de ces contrées. Par exemple, au musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain-en-Laye, ou au musée de Cluny, on peut voir des bijoux mérovingiens comportant des grenats, notamment des fibules. Les grenats y sont systématiquement polis grossièrement et jamais facetés afin de préserver au mieux le volume initial de la pierre brute.
En 1892, les Hunzas ont utilisé des projectiles faits de grenats contre les troupes britanniques au Cachemire, pensant que leur action meurtrière était supérieure aux balles de plomb.
Du fait du nombre conséquent des différents éléments chimiques qui les constituent, les grenats présentent une large palette de couleurs, allant du jaune au rouge en passant par le vert et le noir, seule la couleur bleue n’est pas représentée.
Bien que la couleur idiochromatique prédominante des grenats (c’est-à-dire correspondant aux éléments principaux du minéral) soit le brun rouge due à la présence de fer pour les grenats pyralspites, les grenats ugrandites ou grenats calciques, ne sont généralement que faiblement colorés en propre et sont donc particulièrement sensibles aux éléments d’impuretés (colorations allochromatiques).
L’uvarovite, bien qu’appartenant au groupe des ugrandites, est un exemple marquant de coloration idiochromatique. Sa couleur d’un vert profond a la même origine que celle de l’émeraude : elle est due à la présence de chrome-III en site octaédrique en liaison covalente avec l’oxygène.
Certains éléments chimiques secondaires peuvent se substituer dans le réseau des grenats aux cations pour les colorer de manière allochromatique (relative à des impuretés). Les ions Cr3+, V3+ et Ti3+,4+ peuvent conférer à ces grenats un tout nouvel attrait et une nouvelle notoriété. Ainsi, peut-on citer les variétés de grenat tsavorite, grenat grossulaire coloré en vert par la présence de vanadium, et le grenat démantoïde dont la couleur verte spécifique est due à la présence de chrome dans de l’andradite, andradite elle-même appelée mélanite lorsqu’elle est colorée en noir par la présence de titane sous l’effet de la transition électronique Fe3+ – Ti4+, qui colore également les saphirs en bleu. Enfin, n’oublions pas les grenats malais, qui s’ils sont riches en vanadium, réagissent aux UV et émettent alors dans des couleurs différentes de leurs couleurs d’émission sous lumière blanche.
Certains grenats sont parfois étoilés. Un grenat est qualifié d’« étoile » lorsque de fines inclusions aciculaires et parallèles créent un phénomène optique d’astérisme, phénomène de réfraction de la lumière selon diverses directions, qui fait apparaître une étoile. Cette étoile a fréquemment quatre branches, plus rarement six branches.
Les minéraux de la famille des grenats sont de couleurs très variées :
-pyrope : rouge feu tirant légèrement sur le brun (origine : Bohême, Afrique du Sud, Australie, Madagascar) ;
-rhodolite (variété limineuse de pyrope) : rouge rosé à tendance violette (USA, Madagascar, Ceylan, Brésil, Zambie, Tanzanie) ;
-almandin : rouge brique pouvant aller sur le violet, souvent « chevé » (on le creuse par en dessous afin d’en adoucir la teinte) pour l’éclaircir, possibilité d’astérisme (Ceylan, Inde, Afghanistan, Brésil, Bohème) ;
-spessartine : orange à brun-rouge (dénommé « Fanta color » sur les sites de production) (Ceylan, Brésil, USA, Madagascar) ;
-hessonite (grossulaire) : orange foncé (Ceylan) ;
-tsavorite (grossulaire) : vert intense (Tanzanie) ;
-démantoïde (andradite) : vert prairie à émeraude ; le plus précieux des grenats (Oural et Piémont).
Le grenat est également considéré comme une pierre sacrée par nombre de tribus indiennes d’Amérique.
Le grenat serait supposé, selon des croyances populaires, protéger des blessures et du poison, arrêter les saignements, symboliser la vérité et la fidélité, et apporter prospérité.
C’est surtout la pierre semi-précieuse traditionnellement associée par les joailliers au mois de janvier en ce qui concerne les naissances.